Intervention de M. Bernard Emié, Ambassadeur de France au Royaume-Uni

Je suis particulièrement heureux de vous accueillir en ce début d’année 2013 à la Résidence de France à l’occasion du lancement officiel du réseau des Chercheurs et Ingénieurs Français au Royaume-Uni. Tout d’abord je vous présente mes vœux de bonheur personnel et de réussite professionnelle pour cette nouvelle année. Cette réunion est pour moi l’occasion de revenir sur les prémisses de ce réseau et sur les objectifs de ce projet. Nous souhaitions réunir certains d’entre vous lors de la visite de Mme Fioraso, visite reportée mais qui se déroulera courant 2013.

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Pourquoi cette initiative ?

Il existe déjà au Royaume-Uni de nombreuses associations regroupant certains de nos compatriotes (associations d’anciens élèves, clubs, associations professionnelles, etc.) mais la communauté universitaire, scientifique et technique française n’est pas structurée en tant que telle.
Or, plusieurs milliers de nos compatriotes sont actuellement en poste dans une université ou un centre de recherche britannique. La communauté des chercheurs français, même si elle est moins visible que celle de la Finance, constitue une partie importante de la présence française au Royaume-Uni.

Vous êtes, j’en suis certain, bien intégrés dans vos institutions. Certains d’entre vous ne sont ici que pour un temps, et pensent à revenir un jour en France. D’autres ont décidé de passer l’essentiel de leur carrière ici, mais peuvent et doivent trouver un intérêt à développer des relations privilégiées avec les institutions françaises.
Mais vous avez aussi tous à gagner à cultiver également vos contacts entre compatriotes et votre réseau professionnel français.

D’autre part, vous constituez probablement une des plus importantes communautés scientifiques étrangères ici, et nombre d’entre vous occupent des postes-clés dans ces institutions. Vous avez donc un rôle majeur à jouer dans le développement des relations scientifiques et universitaires entre nos deux pays.

C’est pourquoi, l’année dernière, le Service pour la Science et la Technologie a lancé le projet d’un réseau social informel au sein de votre communauté. Promu d’abord auprès des acteurs des sciences dites « dures » et de leurs applications industrielles, nous souhaitons naturellement que ce réseau se développe aussi dans les sciences sociales et humaines.

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Que peut-on en attendre concrètement ?

Ce réseau est avant tout destiné à vous être utile

Il peut vous permettre de faire connaissance entre vous, d’échanger entre vous des informations pratiques, des conseils, des contacts, que ce soit pour s’établir au Royaume-Uni, ou pour développer un réseau professionnel.
L’ambassade, et particulièrement les services chargés de la science et de la technologie ainsi que la coopération universitaire, sont en mesure de vous apporter un certain nombre d’informations pratiques, de contacts, de relayer des appels à projets ou des appels à candidatures.
Enfin, ce réseau pourrait permettre aux institutions françaises d’avoir un accès facilité à un vivier de correspondants, de partenaires.

Réciproquement, la France a besoin de s’appuyer, dans sa politique de diplomatie d’influence, sur les relais de nos compatriotes

C’est particulièrement vrai dans le domaine de la « diplomatie scientifique ».
Dans ce domaine, les services concernés de l’ambassade de France à Londres, à savoir le service pour la science et la technologie, et la coopération universitaire du service culturel, ont pour missions :

  • De développer les échanges bilatéraux, d’étudiants, comme de doctorants et de chercheurs,
  • De promouvoir les coopérations scientifiques entre nos deux pays,
  • Et plus généralement, de contribuer à l’attractivité de la France et à son rayonnement.

Vous pouvez très concrètement nous aider dans cette tâche :

  • Les coopérations scientifiques entre nos deux pays sont très actives, mais elles pourraient l’être encore plus, notamment en ce qui concerne les réponses aux appels d’offres des programmes européens ;
  • Nous nous efforçons de donner de la visibilité à nos laboratoires et nos chercheurs au Royaume-Uni, et cela passe, au-delà de leurs publications, par une présence accrue dans des séminaires, colloques et conférences dans les universités du Royaume-Uni, et par l’encouragement des britanniques à venir voir ce qui se passe en France. Nous avons besoin de vous pour nouer ces contacts, susciter des noms, inviter vos anciens collègues.
  • Les échanges universitaires entre le Royaume-Uni et la France sont inégaux, et c’est bien dommage : plus de 13 000 français étudient au Royaume-Uni chaque année, mais il y a 6 fois moins d’étudiants britanniques qui étudient en France. Nous devons améliorer notre attractivité et vous pouvez être ici nos meilleurs ambassadeurs dans ce domaine.

Concrètement, quelles sont les conditions du succès ?

Il me semble qu’il convient de conserver le caractère informel de ce réseau.
L’ambassade, qui est l’origine de ce réseau, s’engage à l’aider à démarrer, et souhaite qu’il devienne autonome, et auto-géré. Le SST s’est appuyé sur les réseaux sociaux pour créer des groupes « linkedin » et « facebook », et certains d’entre vous s’y sont déjà inscrits.

L’ambassade, et le SST en particulier, serait un fournisseur privilégié d’informations, et elle s’engage à relayer les informations dont elle dispose à la fois par l’intermédiaire de ces groupes professionnels, et à travers son nouveau site internet. Le SST se propose de réaliser une newsletter à destination du réseau, et vous suggère également de suivre son compte « twitter ».

Par ailleurs, des rencontres ou des débats pourraient être organisés à l’occasion des passages à Londres de personnalités françaises au Royaume-Uni. La ministre de l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, avait par exemple exprimé son vif intérêt à rencontrer des représentants de la communauté scientifique française lors de sa dernière visite, qu’elle a dû malheureusement reporter. Cela sera donc fait lors de sa prochaine visite à Londres.

On peut aussi imaginer des relais régionaux, et des rencontres régionales, car toute la vie scientifique britannique ne se résume pas à celle de Londres et vous êtes nombreux à être répartis sur tout le territoire. Une rencontre annuelle pourra également consolider l’ « affectio societatis » des membres de ce réseau, qui est à mon avis un gage de pérennité de ce projet.

J’espère en tous cas que la réunion de ce soir sera pour vous une occasion de vous rencontrer et de tisser des liens personnels. Je forme également le vœu que certains parmi vous puissent désormais s’engager plus avant en devenant les animateurs régulier de ce réseau. C’est la condition de son succès.

Excellente soirée à tous.

publié le 01/09/2015

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