Research Council UK ouvre un bureau en Inde

Research Council UK, l’organisme qui fédère les sept conseils de recherche britanniques, a ouvert fin octobre 2008, un bureau en Inde. Cette représentation permanente vient s’ajouter à celles déjà existantes à Bruxelles (UKRO), Pékin et Washington. L’ouverture du bureau, qui est hébergé à la British High Commision de New Dehli, a été saluée par un message personnel du Premier Ministre Gordon Brown, qui illustre l’importance que le Royaume-Uni accorde, au plus haut niveau, à la collaboration scientifique et technologique avec l’Inde. C’est d’ailleurs le Premier Ministre lui-même qui, en janvier 2008, avait annoncé la création du bureau.

Il est prévu que les représentants de RCUK en Inde collaborent avec les agences de financement indiennes pour partager des stratégies, accroître le dialogue sur les priorités de financement et promouvoir les possibilités de recherche en collaboration. Les activités du bureau, assurées par trois personnes employées par RCUK, seront concentrées sur trois priorités :

  • influence : développer des relations durables et influentes avec les acteurs indiens majeurs ;
  • excellence : faciliter les collaborations de recherche de très grande qualité entre l’Inde et le Royaume-Uni ;
  • impact : accroître la capacité d’influence du bureau.

Elles devraient déboucher sur les cinq objectifs énoncés dans la stratégie internationale de RCUK à savoir :

  • encourager les collaborations entre les chercheurs britanniques et les meilleurs chercheurs indiens ;
  • promouvoir le mouvement de chercheurs entre l’Inde et le Royaume-Uni ;
  • permettre aux chercheurs britanniques d’accéder à des ressources et à des systèmes de données ;
  • influencer les programmes de recherche sur la scène internationale ;
  • promouvoir le Royaume-Uni en tant que centre mondial pour la recherche et l’innovation.
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Le spectromètre C1XS avec porte ouverte et champ de vue
Sources/crédit : RAL/Brunel

Le professeur John Beddington, conseiller scientifique du Premier Ministre, présent lors de l’inauguration, a déclaré que « l’ouverture du bureau de RCUK en Inde démontre une fois de plus que le Royaume-Uni reconnaît la valeur des collaborations internationales pour s’attaquer aux défis de l’avenir. Il est vital de travailler avec des économies émergentes partenaires pour obtenir les meilleurs résultats de recherche. En ces temps de morosité économique, il est important que nous conservions une vue d’ensemble et que nous travaillions avec nos partenaires internationaux pour trouver des solutions ». Le professeur Beddington s’était préalablement joint, les 17 et 18 octobre 2008, à un atelier de travail indo-britannique consacré aux cultures vivrières et rassemblant plus de 50 universitaires britanniques et indiens. Ceux-ci ont ainsi pu partager leurs récents travaux de recherche dans le domaine et explorer de futures possibilités de collaboration.

En fait, le bureau de RCUK viendra renforcer le travail entrepris à destination de l’Inde depuis plusieurs années par les conseils de recherche. Parmi les projets déjà entrepris, on peut citer :

  • de nouvelles utilisations de la biomasse : une grande partie de l’Inde rurale brûle des plantes pour se chauffer et préparer sa nourriture. Toutefois, la biomasse utilisée ainsi consomme des ressources précieuses comme la terre et l’eau. Le conseil de recherche Engineering and Physical Sciences Research Council (EPSRC) a alloué un financement de plus d’un million de livres (environ 1,2 million d’euros) à des chercheurs des universités de Warwick, d’Aston et de Bristol afin développer, en collaboration avec l’Indian Institute of Technology (IIT) de Dehli, de nouvelles méthodes d’utilisation de la biomasse. Ainsi, l’équipe travaille sur des cultures qui pourraient être utilisées pour produire de la nourriture, du savon ou même des pesticides avant que leurs résidus ne soient brûlés pour produire de l’énergie ;
  • Science Bridges  : à l’instar du dispositif qui existe déjà avec les Etats-Unis, les conseils de recherche souhaitent renforcer les liens avec l’Inde, et avec la Chine, à travers le programme Science Bridges qui permet d’établir des « ponts » entre organisations de recherche : des financements seront accordés à des institutions britanniques qui entretiennent des liens de recherche importants avec l’Inde. Outre le renforcement des collaborations de recherche et du transfert de connaissances entre les deux pays, Science Bridges vise également à encourager la création de richesse en améliorant le transfert de recherche et de compétences entre la recherche académique et les entreprises, en créant des « ponts » entre les meilleures universités et les entreprises de haute technologie. Le Ministère indien de la science et de la technologie (DST pour Department of Science and Technology) est partenaire de RCUK dans cette opération et soutiendra les institutions indiennes à hauteur de 4 millions de livres (environ 4,8 millions d’euros), égalant ainsi le financement apporté par les britanniques ;
  • des réseaux de nouvelle génération : ce partenariat constitue un des éléments clés de la collaboration avec l’Inde dans le cadre du programme Digital Economy (Economie numérique) des conseils de recherche britanniques. Il vise à établir des équipes de niveau international et travaillant sur des technologies clés essentielles pour la mise en place des réseaux de prochaine génération répondant aux besoins des gouvernements et des entreprises britanniques et indiennes. Ce partenariat inclut des institutions académiques britanniques et indiennes en collaboration avec British Telecom au Royaume-Uni et Infosys Technologies en Inde. Il est prévu que chacun des deux pays engage 2,5 millions de livres (environ 3 millions d’euros) dans cette initiative ;
  • caméra à rayons X pour la première mission lunaire indienne : le vaisseau Chandrayaan-1, la première mission lunaire indienne, lancée le 22 octobre 2008 a emporté à son bord le spectromètre C1XS conçu et construit par le département science et technologie spatiales du Rutherford Appleton Laboratory. A partir des rayons X, C1XS réalisera une cartographie de la composition de surface de la Lune.

D’autres projets sont présentés sur le site du bureau de RCUK à l’adresse : www.india.rcuk.ac.uk.

Il convient également de noter que, en 2009, les conseils de recherche britanniques consacreront 5 millions de livres (environ 6 millions d’euros) à des travaux de recherche en énergie entrepris avec des partenaires indiens dans des domaines prioritaires comme l’énergie solaire.

Il est prévu que le bureau de RCUK travaille en collaboration étroite avec le Science and Innovation Network (le réseau pour la science et l’innovation) présent en Inde, avec UK Trade and Investment et avec le British Council pour aligner leurs activités et présenter une image commune des compétences de recherche britanniques.


Sources :
- Research Councils UK, 20/10/08
- RCUK Office in India


Dr Anne Prost

publié le 17/03/2009

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