Aucune preuve claire sur la dangerosité des téléphones portables sur la santé

Un rapport publié le 26 avril 2012 par la Health Protection Agency, l’agence britannique pour la protection de la santé, conclut qu’il n’y a aujourd’hui aucune preuve clairement établie sur la dangerosité des ondes de téléphonie mobile sur la santé des humains, et ce malgré un nombre important de publications sur le sujet.

Le groupe indépendant pour l’étude des radiations non ionisantes (AGNIR, Advisory group on non-ionising radiation), à l’origine de cette étude, a établi que les scientifiques n’avaient encore trouvé aucune preuve convaincante mais qu’ils manquaient d’information pour pouvoir évaluer le risque à long terme, c’est-à-dire au-delà de 15 ans d’exposition. Il appelle à continuer la surveillance d’indicateurs tels que l’évolution des tumeurs du cerveau, qui pour l’instant n’ont montré aucune intensification.

Pour son rapport, intitulé "Les effets sur la santé des champs de fréquence radio électromagnétique", le groupe d’étude AGNIR a étudié des centaines d’articles scientifiques traitant des effets de la téléphonie mobile sur les humains, les animaux et les cellules. Ce qui en fait la plus large étude sur le sujet à ce jour.

Plusieurs articles étudiés par le groupe ont montré que les ondes émises par les portables pouvaient provoquer des changements subtiles mais perceptibles dans les ondes basses fréquences émises par le cerveau et détectables à travers un électroencéphalogramme. Mais il n’y aucune preuve sur l’impact pour la santé de telles variations ni sur leur durabilité. Simon Mann, de la Health Protection Agency, a indiqué que l’agence ne modifierait pas sa recommandation d’éviter un usage excessif des téléphones portables pour les enfants mais il a cependant indiqué que : "l’assurance que nous avons qu’il n’y pas d’effet sur la santé est bien plus forte qu’il y a dix ans". Dans ses recommandations pour les futures recherches, le rapport préconise de se focaliser sur les nouvelles technologies qui émettent des radiofréquences mais aussi de continuer à collecter des données sur les cancers parmi la population utilisatrice de téléphones portables depuis plus de 15 ans.

Selon le Professeur Anthony Swerdlow, responsable du groupe d’étude et épidémiologiste à l’Institut de Recherche sur le Cancer au Royaume-Uni : "il existe toujours une limitation pour les études qui concluent à un jugement définitif sur la non dangerosité des ondes radios, mais aucune preuve n’a aujourd’hui démontré le contraire pour des ondes comprises en deçà des normes internationales d’utilisation". Pour lui, s’il existait bien en effet sur la santé, vu l’usage massif de la téléphonie mobile depuis plus de 20 ans maintenant, celui-ci aurait déjà du être détecté dans le taux de tumeurs par exemple. Il convient cependant qu’un effet à long terme n’est pas à exclure et qu’il faudra donc continuer à surveiller les cas de cancers.


Sources :
- The Guardian, 26/04/2012, http://redirectix.bulletins-electroniques.com/EDp3Y
- Rapport de la Health Protection Agency, http://redirectix.bulletins-electroniques.com/BUW2r


Auteur : Pierre Chrzanowski

publié le 06/06/2012

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