Fort accroissement de la contribution des universités britanniques à l’économie du pays…
Un rapport, publié par l’organisme coordonnateur de l’ensemble des universités britanniques, Universities UK (UUK), indique que le secteur de l’enseignement supérieur britannique a généré 59 Md£ au cours de l’année universitaire 2007-08, comparé à 45 Md£ en 2003-04, représentant environ 2,3 % du PIB du pays. UUK souligne qu’il s’agit d’un excellent résultat, d’autant plus que l’investissement du Royaume-Uni dans ce secteur est inférieur à celui d’autres pays de l’OCDE.
L’analyse montre que cette forte augmentation résulte en partie d’une consolidation de l’engagement financier du gouvernement au sein du secteur universitaire, qui est renforcé par l’accroissement de l’investissement par les spin-off et des entreprises. La contribution du secteur universitaire à l’économie locale et régionale est aussi démontrée par les chiffres suivants : pour cent emplois universitaires équivalents temps plein (ETP), un nombre identique est créé au sein du tissu industriel, contribuant ainsi à l’économie à hauteur de 32,4 Md£ en dehors du secteur de l’enseignement supérieur.
Les auteurs du rapport révèlent que sous la pression de la crise financière, le secteur universitaire a un rôle majeur à jouer pour contrer les effets de la récession. En effet, les universités peuvent être vues comme des « entreprises » qui ne mettent pas la clé sous la porte ou qui ne délocalisent pas quand les autres se concentrent ou simplement disparaissent dans les périodes les plus noires. Les universités, quant à elles, continuent à dépenser et à employer un grand nombre de personnel couvrant un large éventail de niveaux de compétences, et peuvent ainsi jouer le rôle d’ancre pour l’économie locale. Différents secteurs de l’économie britannique ont été comparés en termes d’emplois offerts, de rendement global et de part du PIB (pour 1 M£ dépensées) et de revenu par tête (pour 1 000 £ dépensées). Les résultats montrent, dans le tableau ci-contre, l’importance du secteur universitaire dans l’économie du pays.
Rendement global (pour 1 M£ de dépenses) | Emplois (FTE) | PIB (pour 1 M£ de dépenses) | Revenu par tête (pour 1 000 £ de dépenses) | |
Universités | 2.44 | 27.9 | 1.35 | 48.39 |
Composés électroniques | 1.97 | 17.0 | 0.87 | 51.18 |
BTP | 1.90 | 20.27 | 0.96 | 47.36 |
Santé | 3.18 | 37.49 | 1.24 | 33.08 |
Education (non tertiaire) | 2.60 | 41.58 | 1.32 | 31.75 |
Administration publique | 2.64 | 33.82 | 1.22 | 36.07 |
Revenu par ménage | 1.37 | 15.56 | 0.69 | 44.34 |
R&D | 1.88 | 24.31 | 0.93 | 38.26 |
Services informatiques | 2.39 | 33.20 | 1.39 | 41.87 |
Services des loisirs | 2.58 | 30.46 | 1.31 | 43.48 |
Par ailleurs, le rapport met en exergue plusieurs autres manières selon lesquelles les universités contribuent à l’économie, qu’il s’agisse d’étudiants et de visiteurs étrangers, de tourisme d’affaire et ou de consultance. Un rapport traitant du même sujet, publié par le CBI (Confederation of British Industry) en septembre 2009, avançait des données dans la même lignée que ce rapport de UUK. Selon Sam Laidlaw, président du groupe de travail du CBI, « les universités britanniques se trouvent face à des défis importants incluant : les besoins du secteur privé en pleine transformation, une intensification de la compétition internationale et une restriction des financements publics. Mais l’université ne peut offrir un service de classe mondiale si elle se trouve isolée, elle doit être aidée et soutenue ». Le rapport publié par UUK rajoute cependant que c’est le secteur industriel lui-même qui a poussé le gouvernement et les entreprises à renforcer l’implication des universités au sein du secteur industriel, en finançant notamment des stages et des projets d’innovation, et en donnant des bonus aux étudiants en sciences et technologies.
Source : Research Fortnight, 05/12/09, www.researchresearch.com
Dr Claire Mouchot