La France rejette les accusations de l’Iran sur l’accord nucléaire
Iran/Réunion ministérielle de la Commission conjointe du JCPoA - Point de presse de la porte-parole
(Paris, 23 décembre 2020)
Q - Que répondez-vous aux accusations du ministre iranien des affaires étrangères envers les E3 et à la presse iranienne qui considère que l’Iran a fait reculer l’Europe ? C’est conforme à votre évaluation de la dernière réunion ministérielle sur le JCPoA ? Quelles sont les priorités de la France et des E3 ?
R - Les E3, à savoir la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, jouent depuis 2003 un rôle central dans le processus diplomatique engagé pour trouver une solution à la crise de prolifération nucléaire de l’Iran. Ils ont toujours assumé leurs responsabilités face à cette crise dont les implications régionales et internationales sont majeures. Comme ses partenaires E3, la France rejette fermement les accusations infondées de l’Iran à l’encontre des E3. Les E3 ont, dès le premier jour de la mise en œuvre de l’Accord, honoré tous leurs engagements et n’ont ménagé depuis le retrait des États-Unis en 2018 aucun effort pour permettre à l’Iran de bénéficier des dividendes économiques de l’Accord.
Les participants à la Commission conjointe du 21 décembre ont pris note des déclarations du président-élu Biden sur sa volonté de revenir sur l’approche et les mesures de l’actuelle administration américaine. Une fenêtre d’opportunité s’ouvrira en début d’année prochaine pour travailler à un retour des États-Unis à l’Accord et de l’Iran au respect plein et entier de ses engagements nucléaires. La Commission conjointe a montré que les participants au JCPoA ont la volonté de saisir ensemble cette opportunité.
C’est d’autant plus nécessaire que nous sommes revenus, du fait des actions de l’Iran, à une situation d’urgence sur le plan nucléaire - qui ne ferait que s’aggraver si les mesures exigées par le Parlement iranien dans la loi du 2 décembre étaient mises en œuvre. Ces actions risquent de compromettre nos efforts partagés pour préserver le JCPoA, ainsi que l’opportunité de revenir à la diplomatie que représente l’arrivée de la nouvelle administration américaine. Tout le monde y perdrait - y compris l’Iran, puisqu’un retour au JCPoA aurait également des bénéfices pour ce pays.
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a souligné lors de la réunion ministérielle du 21 décembre la volonté de la France et de ses partenaires E3 de travailler à une solution négociée, et nos trois priorités pour y parvenir : mettre un terme aux graves violations nucléaires de l’Iran, dont certaines ont des conséquences irréversibles en termes de prolifération ; obtenir le retour sans précondition des États-Unis et de l’Iran à la pleine mise en œuvre de l’Accord ; et trouver une voie négociée pour répondre aux préoccupations plus larges concernant l’Iran, en particulier les garanties durables sur le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien post 2025, son programme de missiles et ses activités régionales déstabilisantes sur le long terme./.