> La bioénergie en plein développement, 10-11-05

Avec l’objectif élevé que 10 % de l’électricité produite le soit par le biais des énergies renouvelables en 2010, le Gouvernement britannique doit pouvoir compter sur toutes les sources d’énergie possibles. La biomasse (bois, plantes, céréales, déchets organiques) est une des plus prometteuses car la technologie impliquée ne diffère guère de celle des systèmes de génération classique. Pour le moment, le Gouvernement a créé différents plans : le « Bioenergy Capital Grants Scheme » (aides financière), l’« Energy Crops Scheme » (plantes énergétiques) et le « Bioenergy Infrastructure Scheme » (infrastructures), afin de stimuler le marché et de développer une chaîne logistique de l’extraction de la biomasse jusqu’à la distribution d’électricité aux particuliers.

L’une des principales techniques utilisées dans la stratégie gouvernementale est la combustion combinée de biomasse et de charbon dans les centrales à charbon, avec pour objectif que le nombre de « Renewable Obligations Certificates » (Certificat d’obligation d’énergies renouvelables, voir les Actualités scientifiques au Royaume-Uni du mois de septembre 2005, p. 29) excède les 2 millions. Pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement de la biomasse, le développement de plantes énergétiques spécifiques est étudié. Parmi les différentes possibilités, les taillis de saule, rejets naturels de l’arbre, se renouvellent très rapidement et sont donc facilement disponibles. Ces taillis ont été testés à la centrale Drax de Selby à l’est du Yorkshire par la compagnie « Renewable Fuel », et, en remplaçant 10 000 tonnes de charbon, ils ont empêché l’émission d’environ 22 000 tonnes de dioxyde de carbone. Pour développer ce système, certaines compagnies ont passé des contrats d’approvisionnement en plantes énergétiques avec les agriculteurs. Des recherches sont aussi effectuées pour créer des systèmes de combustion combinés spécialement conçus pour la biomasse (« Scottish and Southern Energy ») et des systèmes d’approvisionnement en biomasse intégrés à la centrale (« Mitsui Babcock »).

L’autre technique envisagée est la combustion directe de biomasse dans des centrales adaptées. Trois mille cinq cents petites unités de cogénération, qui produisent chacune 100 kW d’électricité et 150 kW de chaleur, ont été vendues par l’entreprise Talbott’s de Strafford dans les Midlands. Ce type d’unité, un des premiers distribués sur le marché, a été largement exporté et on en trouve notamment en France, Amérique du Nord et Australie. La combustion des déchets agricoles est, elle aussi, bien développée par les industries britanniques, notamment Bronzeoak, avec des marchés extérieurs tel le Sud-Est asiatique qui produit des déchets comme la bagasse, résidu de canne à sucre, ou les résidus de riz et de palmiers.

Auteur : Mathieu Daoudi


Source : UK Watch issue 11, press release, autumn 2005, www.globalwatchservice.com

publié le 21/12/2005

haut de la page