> Le rapport « Stern » - novembre 2006
Le 30 Octobre 2006 a été publié un rapport réalisé par Sir Nicholas Stern, économiste anciennement directeur de la Banque Mondiale, sur les conséquences économiques du changement climatique et la nécessité d’une intervention immédiate et coordonnée de l’ensemble des acteurs internationaux. Cette étude, commanditée par le gouvernement britannique et plus particulièrement son Ministre de l’Economie et des Finances Gordon Brown, a établi qu’une telle réaction engendrerait des bénéfices bien supérieurs au coût du risque engendré par l’inaction.
En effet, le changement climatique impactera non seulement l’environnement, mais également la santé humaine, l’accès à l’eau potable et le secteur agricole. Les modèles économiques utilisés par Nicholas Stern prévoient une chute annuelle de 5% du PIB mondial en cas d’inaction, en raison de la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, en sus de la modification de l’écosphère et des surfaces cultivables. A l’opposé, une intervention rapide provoquerait une baisse annuelle de 1% de cet indicateur.
Si aucune mesure de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) n’était rapidement prise, on devrait s’attendre d’ici 30 ans à un doublement de la concentration atmosphérique de GES par rapport au niveau mesuré avant l’industrialisation, soit une hausse de température de 2° C. L’adaptation des Pays En Développement (PED) à une telle mutation coûterait alors 10 milliards de dollars par an. Le rapport préconise donc d’arriver à stabiliser ces concentrations entre des valeurs de 450 et 550 ppm de CO2 équivalent, ce qui supposerait une baisse des émissions de GES de 25% au moins d’ici 2050.
Malgré l’ensemble des dépenses engendrées par de telles mesures, Sir Stern prévoit des gains socio-économiques importants : une croissance annuelle de plus de 100 milliards de dollars du nouveau secteur des technologies à faibles émissions de CO2 et des créations d’emploi massives dans ce secteur.
Enfin, cette étude propose un certain nombre de principes à développer dans l’optique d’une réaction internationale prochaine : mettre en place à l’échelle mondiale un marché des quotas de CO2, établir une coopération technologique internationale notamment dans le domaine de l’efficacité énergétique, résoudre la problématique de la déforestation et intégrer le changement climatique dans les politiques locales des PED.
Auteur : Xavier THIERRY
Sources : HM TREASURY, Independent reviews, 30/10/06, www.hm-treasury.gov.uk ; Wikipedia The Free Encyclopedia, http://en.wikipedia.org